Vers la fin du tarif d’achat et l’apparition du complément de rémunération
Une nouvelle organisation
Si les « anciens » contrats d’obligation d’achat cohabitent désormais avec le nouveau dispositif du complément de rémunération, l’application de ce dernier pourrait être généralisée à partir de 2017. A l’avenir, les producteurs d’énergie éolienne ne la cèderaient plus que directement sur le marché de gros en voyant le produit de leur vente assorti d’un « complément de rémunération » versé par l’Etat ainsi qu’une prime de gestion couvrant surcoûts et frais de commercialisation. Ce complément devrait combler la différence entre le prix du marché et un tarif de référence fixé par les pouvoirs publics et ainsi, garantir un revenu minimum et sécurisé pour les producteurs, comme l’assurait l’ancien système.
Deux régimes distincts
Deux dispositifs d’achat, non cumulables, sont donc aujourd’hui offerts aux développeurs éoliens :
- Le régime de l’obligation d’achat (art. L. 314-1 c. énergie) : les conditions d’achat issues de l’arrêté du 17 juin 2014 ne s’appliqueront que pour les demandes déposées avant le 30 mai 2016, et les demandes déposées après cette date bénéficieront de nouvelles conditions tarifaires ;
- Le régime du complément de rémunération (art. L. 314-18 c. énergie).
Cette double possibilité ne saurait cependant durer et il reste donc à connaître la date à laquelle la transition vers le complément de rémunération sera complète.
La mise en œuvre du système de soutien serait fonction de la taille des installations éoliennes
Deux mécanismes à venir
En vertu des lignes directrices de la Commission (point 127), le dispositif du complément de rémunération applicable à l ‘énergie éolienne est attribué selon une procédure qui change en fonction de la capacité de production :
- pour une installation dont la capacité de production d’électricité est de maximum 6 MW ou 6 unités de production, un complément de rémunération à guichet ouvert pourra être accordé ;
- pour une capacité de production supérieure à 6 MW et 6 unités de production, le producteur d’énergie devra être sélectionné par appel d’offres pour obtenir un complément de rémunération.
Dans l’attente d’une réglementation
Il semblerait que la Commission européenne attende de la part des pouvoirs publics français un certain nombre de propositions, notamment concernant un complément de rémuné-ration proche du niveau de tarif d’achat actuel pour les producteurs d’énergie éolienne ayant demandé, après le 30 mai 2016, à bénéficier du régime du complément de rémunération.
Restent également à définir les délais de mise en service, le calendrier et le cahier des charges pour une meilleure visibilité des producteurs, lesquels craignent un blocage lié au temps de prise de décision.
A noter :
- En vertu du décret n° 2016-682 du 27 mai 2016 relatif à l’obligation d’achat et au complément de rémunération, ce dernier s’appliquait déjà aux autres filières d’énergies renouvelables depuis le 28 mai 2016, répondant aux lignes directrices de la Commission européenne concernant les aides d’Etat à la protection de l’environnement et à l’énergie pour 2014-2020.
Rappel et Références :
- Le complément de rémunération a été introduit par l’article 104 de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.